Colombie: Ingrid Betancourt candidate aux législatives de 2026
La franco-colombienne et ex-otage Ingrid Betancourt a lancé jeudi sa campagne en vue des élections législatives de 2026 en Colombie. Elle figure sur une liste pour le Sénat réunissant plusieurs victimes des Farc.

Mme Betancourt avait été enlevée en 2002 sur une route dans une zone forestière alors qu'elle faisait campagne pour la présidence. Elle était devenue le visage le plus connu des enlèvements menés par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Depuis sa libération en 2008, la politicienne de 63 ans, parlementaire en Colombie de 1994 et 2001, est restée active en politique.
Elle s'est notamment présentée à la présidentielle de 2022 comme une alternative centriste dans un pays fortement polarisé entre la droite et la gauche. Mais sa candidature avait peiné à décoller et elle l'avait finalement retirée pour se rallier à un candidat indépendant.
Gustavo Petro l'avait emporté, devenant le premier président de gauche de l'histoire de la Colombie.
Ingrid Betancourt a dévoilé jeudi la liste de candidats pour le Sénat de son petit parti Oxigeno, qui comprend entre autres John Frank Pinchao, un ancien policier qui a partagé sa captivité, et Deysi Guanaro, victime de recrutement par les Farc lorsqu'elle était enfant.
Mme Betancourt occupera la dixième place sur cette liste lors des législatives de mars 2026.
En mai aura lieu la présidentielle. L'actuel président Petro n'a pas le droit de se représenter.
En septembre dernier, presque une décennie après avoir déposé les armes après un accord de paix signé en 2016, les ex-chefs des Farc ont été reconnus coupables de plus de 21'000 enlèvements en un demi-siècle de conflit armé.
La Juridiction spéciale pour la paix (JEP) a ordonné à sept anciens commandants de cette guérilla marxiste, longtemps l'une des plus puissantes d'Amérique latine, d'apporter réparation à leurs victimes par des actions telles que la participation à la recherche de disparus et à des campagnes de déminage.
La cour a précisé qu'ils seraient soumis à une "surveillance permanente grâce à un dispositif électronique".
En entendant le jugement, "je me suis sentie indignée, je me suis sentie humiliée, flouée", avait réagi auprès de l'AFP Mme Betancourt.
L'accord de 2016 entre les Farc et l'Etat prévoit des peines alternatives à la prison pour les guérilleros en échange du dépôt des armes, de la réparation des victimes et de la révélation de la vérité sur les crimes commis.
