"J'aimerais prendre tout le monde à revers" : Didier Tholot va-t-il enfin faire chuter Thoune?
Une semaine après un premier duel perdu à Tourbillon (0-1), le FC Sion retrouve déjà Thoune, solidement accroché à son fauteuil de leader de Super League. Samedi dans l'Oberland bernois, l'entraîneur sédunois Didier Tholot espère déjouer les pronostics et les statistiques.

D'abord, le positif. En s'imposant 3-2 face à Saint-Gall mardi soir à Tourbillon, le FC Sion s'est libéré d'un poids. Celui qui commençait à peser de plus en plus lourd à mesure que la victoire continuait de le fuir à domicile. "La chape de plomb s'est éloignée", se réjouit son entraîneur Didier Tholot. Le moral reboosté, le club valaisan a pu se tourner sur le déplacement qui l'attend samedi à Thoune (18h00). Là, vient le négatif. À savoir le bilan récent face aux Oberlandais.
Un petit point en cinq duels
C'est bien simple : depuis qu'il a retrouvé sa place sur le banc sédunois en 2023, Didier Tholot n'a jamais battu son homologue thounois Mauro Lustrinelli. Entre les quatre duels disputés lors de l'exercice en Challenge League et celui perdu le week-end dernier à Tourbillon, le FC Sion a dû se contenter d'un nul pour quatre revers lors de ses derniers rendez-vous avec les Bernois. "Nous connaissons ce passif qui nous donne deux options : soit on se dit que c'est mort, soit on donne tout pour changer l'histoire. C'est mon état d'esprit. Beaucoup vont parier contre nous. J'aimerais donc prendre tout le monde à revers en ramenant un maximum de points."
Si le résultat a une fois encore été défavorable à son équipe, le coach français estime pouvoir s'appuyer sur la prestation délivrée le week-end dernier à Tourbillon au moment d'aborder ces retrouvailles avec le même adversaire. "Nous avons des enseignements à tirer de ce match, car nous n'avons pas été largement battus. Encaisser le premier but nous a fait mal, mais ça s'est joué sur peu de choses. À nous de faire basculer la donne de notre côté." En misant sur un esprit de revanche? "Non, il n'y a pas d'esprit de revanche", contre-t-il. "À titre personnel en tout cas, la seule chose qui occupe mon esprit est de comprendre ce qui a moins bien fonctionné et ce qui pourrait, au contraire, les gêner. Nous allons chercher à travailler et à appuyer sur leurs failles. Peut-être que nous miserons sur quelque chose de nouveau pour les embêter."
Aucune hiérarchie dans l'équipe
Didier Tholot n'en dit pas plus sur les cartouches qu'il compte utiliser pour s'attaquer à ce surprenant leader à qui tout semble réussir. "Mon plan de match, je le garde pour mes joueurs. On verra bien par après s'il a fonctionné." Les prestations de Chipperfield, Baltazar et Berdayes, titularisés mardi contre Saint-Gall après avoir été relativement peu utilisés depuis l'entame de la saison, modifient-elles une forme de hiérarchie dans les noms couchés en premier sur la feuille de match? "Il n'y a aucune hiérarchie. J'essaie juste d'être cohérent et logique dans ce que je fais. Ces trois joueurs sont ceux qui avaient fait une très bonne entrée contre Thoune samedi dernier. Encore une fois, certains vont débuter, d'autres vont entrer en cours de partie, mais ce ne sera pas toujours les mêmes."
Parmi les éléments qui ne devraient, à priori en tout cas, pas avoir de soucis à se faire concernant leur place dans le onze figure Nias Hefti. Après une saison dernière sans éclat, le latéral saint-gallois a su hausser son niveau depuis le début de l'exercice. "Comme quoi, il vaut mieux laisser du temps à un joueur que le brûler immédiatement", relève Didier Tholot. "Nias mérite totalement ses performances actuelles. C'est un mec qui ne lâche jamais rien et qui connaît une progression très intéressante, notamment sur le plan offensif."
Une connexion avec Nivokazi
Les statistiques sont d'ailleurs là pour le prouver. En onze journées, le numéro 20 de Tourbillon a déjà délivré trois passes décisives. Autant que lors de ses deux premières années en Valais. "Ça montre que la confiance est bonne et que je me suis bien développé", sourit humblement le principal concerné. Son attitude sur le troisième but marqué par son équipe mardi soir face à Saint-Gall était un symbole de l'esprit conquérant affiché par les Sédunois. Alors que ceux-ci étaient devant au tableau d'affichage et que la mi-temps approchait, il s'est projeté une nouvelle fois à l'attaque pour adresser une merveille de centre vers Nivokazi. "Une action que nous avons répété plusieurs fois à l'entraînement et que nous avions déjà mis en pratique durant la préparation. Nous avons une bonne connexion. Dès que je suis en position de lui adresser un centre, je le fais car je sais qu'il sera toujours prêt, à la réception."
Les deux hommes espèrent évidemment répéter la manœuvre samedi soir à la Stockhorn Arena. Un stade que connaît parfaitement Nias Hefti pour y avoir évolué de 2019 à 2023. "Affronter Thoune est forcément quelque chose de spécial pour moi", admet-il. "Je connais très bien leur coach et plusieurs joueurs. J'ai d'ailleurs échangé des messages avec certains d'entre eux cette semaine. Rien de méchant, juste histoire de prendre des nouvelles. Voir cette équipe si haut au classement ne me surprend qu'à moitié. Je dirais même qu'ils le méritent car je sais à quel point les gens travaillent bien au sein du club. Malgré tout, je suis convaincu que nous avons les moyens de les battre. Il est temps qu'on y parvienne."
