À quand une statue pour Didier Tholot à Tourbillon?

Le FC Sion va retrouver la Super League, moins d'un an après l'avoir quittée. Un scénario que seuls les plus optimistes auraient pu prédire. Il suffit de se souvenir de l'état dans lequel se trouvait le club sédunois au soir du 6 juin 2023 pour prendre la mesure du chemin qui a été accompli depuis. Ce jour-là, il était logiquement bouté hors de l'élite du football suisse par le petit Stade Lausanne Ouchy. Après des années de déceptions et une ultime saison chaotique, la formation valaisanne était à l'agonie.

Mais alors que plus rien ne tournait rond depuis bien longtemps, les dirigeants sédunois ont soudain eu la bonne idée de rappeler Didier Tholot. Lui, l'homme des triomphes de 2009 et 2015 en Coupe de Suisse était appelé à relever un challenge immense : reconstruire quelque chose de solide là où tout venait de voler en éclats. En acceptant de revenir, le technicien tricolore savait qu'il prenait un risque. Forte de ses succès du passé, sa réputation était remise en jeu. Bien loin de s'en soucier, il se réjouissait plutôt du nouveau défi qui lui était proposé.

Un défi qu'il a donc relevé avec la manière. Au fil des mois, l'entraîneur français a su redonner une vraie identité à son équipe. Fidèle à ses valeurs, féru de travail, il a transformé une pile d'individualités en un groupe uni, sain, qui n'a jamais rechigné à se battre. Avec lui et pour lui. Si les recrues de l'été dernier ne sont pas étrangères à cette métamorphose, plusieurs éléments ayant vécu la relégation ont connu une véritable renaissance sous ses ordres. S'il ne fallait prendre qu'un seul exemple, Kevin Bua en serait le meilleur symbole. Avant de se blesser, le numéro 33 s'est imposé comme un véritable maître à jouer au cœur du jeu alors qu'il n'était que l'ombre de lui-même ces dernières années sur le côté. L'idée de le replacer dans l'axe relève du génie. Elle est signée Didier Tholot.

Parmi les autres mérites du technicien tricolore : le fait d'avoir redonné une assise défensive à une formation qui offrait but sur but voici douze mois avant de boucler plus de la moitié de ses matches sans encaisser cette saison. Le changement de division ne suffit pas à expliquer ce grand écart. Lucide, l'ex-attaquant n'a cessé de répéter tout au long de la saison l'importance de poser de solides fondations pour bâtir quelque chose de valable. Aux mots, il a joint les actes.

Surtout, au-delà de la promotion, Didier Tholot a réussi le plus important. Il est parvenu à reconnecter le FC Sion à son public, lequel avait trop souvent été floué dans un passé récent. Avec lui, une bonne partie du canton a recommencé à s'identifier à un club qui lui ressemble à nouveau. Plutôt que de s'écorcher, sa réputation n'a cessé d'être renforcée depuis son retour en Valais. La chanson à sa gloire s'est ainsi imposée comme le tube de l'année dans la bouche des fans sédunois.

En 2009 et 2015, Didier Tholot avait déjà été l'artisan de deux des plus grands exploits de l'histoire du FC Sion. Ce qu'il a accompli cette année mérite tout autant de reconnaissance. Même si l'adversité sera plus importante en Super League et que les succès ne s'enchaîneront probablement pas aussi facilement, le technicien tricolore doit pouvoir s'inscrire dans la durée à Tourbillon. Un stade devant lequel il devient de plus en plus légitime d'imaginer voir apparaître une statue à son effigie.