Les multinationales ont une bonne image dans l'Arc lémanique
Les entreprises multinationales jouissent d'une bonne image dans l'Arc lémanique, où la population est globalement consciente de leur importance pour la prospérité, révèle un sondage. De quoi leur donner des armes pour défendre un cadre fiscal et politique compétitif.

Le Groupement des entreprises multinationales (GEM), basé à Genève, a effectué sa première étude, en 55 ans d'existence, sur l'image des entreprises multinationales dans l'Arc lémanique, a indiqué mercredi devant les médias son président François Rohrbach. Objectif: identifier les thèmes sur lesquels capitaliser au vu des enjeux internationaux, a poursuivi sa secrétaire générale Larissa Robinson.
Il en ressort que 75% des sondés ont une image positive des multinationales. Ceux-ci relèvent spontanément leur importance pour l'emploi d'abord, mais aussi pour la réputation de la région, son activité économique et les rentrées fiscales. Pour 68% des sondés, l'économie de l'Arc lémanique dépend de la présence des entreprises multinationales.
Plus d'avantages
Si cette présence apporte plus d'avantages que d'inconvénients pour 45% des sondés, 36%, estiment qu'elle amène autant d'avantages que d'inconvénients et 9%, plus d'inconvénients. En tête des désagréments figure l'augmentation du coût des logements et des problèmes de mobilité.
Les sondés qui ont une image négative des multinationales citent en premier lieu leur absence de responsabilité écologique et sociale. De fait, 41% des sondés estiment qu'elles ne sont pas pro-actives en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et 18% pensent même qu'elles essaient de freiner la mise en place de règles. Or 51% des sondés sont favorables à une législation ad hoc.
L'étude a été réalisée en ligne par l'institut MIS Trend auprès de 708 personnes dans les cantons de Genève et de Vaud, à l'exception des districts du Jura-Nord vaudois et de la Broye Vully, ainsi que dans les districts valaisans de Monthey et de St-Maurice. La marge d'erreur s'élève à +/- 3,7%.
Crédits d'impôts
"Cette étude nous donne une meilleure perception de ce qu'on doit améliorer en termes de communication", a commenté M. Rohrbach. Et de relever que seuls 24% des sondés sont conscients que le produit intérieur brut du canton de Genève dépend à 40% des multinationales. Les entreprises pourraient aussi mieux communiquer sur leurs contributions locales à la culture et au sport ou encore à la formation.
Le GEM, qui représente 105 sociétés suisses et étrangères établies dans l'Arc lémanique, rappelle que la prospérité passe par un cadre compétitif et stable. Sans surprise, il relève l'enjeu crucial que représentent les accords bilatéraux avec l'Union européenne, y compris l'accord sur la libre circulation des personnes, en discussion à Berne.
Au niveau fiscal, le GEM plaide pour de nouveaux instruments, comme les crédits d'impôts remboursables favorables à l'innovation et à la recherche. "Les discussions commencent dans les cantons de Vaud et de Genève, alors que ces crédits existent déjà à Bâle, Lucerne et Zoug", a indiqué Pierre de Pena, vice-président du GEM.