Les espèces modifiées par l'homme vedettes d'une nouvelle exposition
Artificiel. C’est le titre de la nouvelle exposition à découvrir au Pénitencier de Sion. Elle présente des espèces modifiées par l’homme, qui sont rarement les vedettes des musées. Une exposition qui incite à porter un autre regard sur le monde qui nous entoure.
La nouvelle exposition du Musée de la nature nous pousse à nous interroger : elle raconte l’histoire d’espèces ayant été modifiées par l’homme au cours du temps. Des espèces qui sont rarement les vedettes des musées de sciences naturelles.
Le Musée de la nature du Valais s’est ainsi allié au Centre d’histoire post-naturelle de Pittsburgh. Celui-ci est à l’origine du concept derrière cette exposition. Il a prêté de nombreux spécimens, parmi les plus rares et les plus spectaculaires. L'exposition présentée au Pénitencier de Sion est construite avec une double perspective, à la fois historique et culturelle. «Quand on monte les étages, on avance dans le temps», expliquer Gil Oliveira commissaire de l’exposition. «On commence avec la toute première domestication connue, celle du chien à partir de son ancêtre le loup gris, il y a environ 15'000 ans avant J.-C. Et on remonte le temps jusqu'à aujourd'hui.»
Le premier étage du Pénitencier se concentre sur le néolithique, tandis que le deuxième est dédié à la période moderne et contemporaine. «On peut voir toute une série d'histoires de domestication et de modification. Des histoires classiques comme celles du chat, de la poule, du blé ou du maïs. Ou des histoires un peu plus étranges comme celles du cannabis, de l'humain, du châtaignier d'Amérique ou des bactéries», précise Gil Oliveira.
Une expo multisensorielle
Et pour illustrer certaines de ces histoires, de nombreux animaux naturalisés, des espèces végétales et différents objets. Comme la mandibule d’une chèvre transgénique, ou encore une lettre manuscrite de Charles Darwin.
C’est une exposition à visiter avec les yeux et les oreilles. «Nous ne voulions pas trop de textes, alors nous avons fait parler les objets grâce à des audiopen», reconnaît Anne Bourban, responsable de la section public et médiation aux Musées cantonaux.
L’exposition se conclut au troisième étage du Pénitencier, où un temps de recul est laissé au visiteur, avec deux interventions artistiques.
«On a fait parler les objets: toutes les histoires racontées dans l'exposition sont à écouter.» Anne Bourban, responsable de la section public et médiation aux Musées cantonaux
«D'un côté une série de photographies en 3D de Richard Pell, le directeur du Centre d'histoire post-naturelle de Pittsburgh avec qui on collabore. Les visiteurs vont reconnaître les images de l'affiche, avec ses effets rouge-bleus de la 3D. Et de l'autre, un espace qui propose plutôt un temps de réflexion au visiteur, concernant les questions éthiques liées à l'exposition.»
Une exposition à goûter
Un partenariat s’est également mis en place avec l’Agroscope, autour de recherches en cours. En plus du prêt de quelques objets, un jardin expérimental de pommes de terre accueille les visiteurs à l’extérieur du Pénitencier, et des poires d’une toute nouvelle variété élaborée à Châteauneuf seront offertes à tous les visiteurs.
L’exposition Artificiel est à découvrir du 15 octobre au 14 mai 2023 au Pénitencier de Sion. Ce sera la dernière, avant de grands travaux de rénovation du lieu.
