Les bisses valaisans bientôt au patrimoine mondial de l'UNESCO
Les bisses valaisans pourraient bientôt figurer au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Un dossier de candidature international déposé le 31 mars dernier est en cours d'évaluation. Une réponse est attendue au plus tôt pour fin 2023.

L’Association des bisses avait tenté il y a quelques années de faire inscrire cette partie du patrimoine valaisan à l’UNESCO. Mais cela avait été refusé par la Confédération en 2017.
Collaboration européenne
Aujourd’hui la Suisse est associée au dossier de candidature de l’irrigation traditionnelle en Europe, déposé le 31 mars dernier. Il rassemble sept pays européens. C’est l’aboutissement d’une longue démarche. «Ce dossier a été préparé en amont depuis environ 2015, où un réseau européen de personnes qui pratiquent cette irrigation traditionnelle s'est créé. Puis l'idée est née de postuler ensemble pour cette candidature», explique Julien Vuilleumier, spécialiste en patrimoine culturel immatériel à l’Office fédéral de la culture, et responsable de ce dossier.
« Plus d'une centaine de personnes ont été directement impliquées dans le montage de cette candidature.»Julien Vuilleumier, spécialiste en patrimoine culturel immatériel à l’Office fédéral de la culture
Le travail s'est fait avec à la fois une commission de collaborations au niveau européen, et un groupe de travail au niveau suisse, avec des représentants des différents consortages, du Musée valaisan des bisses et de différentes associations. «C'est vraiment une élaboration collective: plus d'une centaine de personnes ont été directement impliquées dans le montage de la candidature», souligne Julien Villeumier.
Répondre aux défis de demain
Ce dossier montre à la fois les points communs et la diversité de l’irrigation traditionnelle en Europe. Point fort de cette candidature: elle montre que les savoirs-faire ancestraux permettent de répondre aux défis de demain concernant la gestion de l'eau. «Les bisses sont des canaux qui n'utilisent pas d'énergie. Une technique utile alors que l'eau va commencer à manquer», précise Gaëtan Morard, directeur du Musée valaisan des bisses du Valais.
«Il y a aussi des défis sociaux: comment se mettre d'accord entre les utilisateurs pour savoir qui à le droit à l'eau. Et là nous pouvons beaucoup nous inspirer des consortages pour faire face à ces défis.»
Pour fêter cette étape importante du dépôt de candidature, une fête avec les porteurs suisses du dossier était organisée ce mardi au Musée valaisan des bisses à Ayent. Un dossier qui est actuellement en cours d’évaluation. La décision devrait tomber au plus tôt fin 2023.
