Plus d’étrangers en National League ? Les joueurs suisses ont leur mot à dire selon Arnaud Jacquemet
En hockey sur glace, le futur règlement de la National League ne laisse pas les joueurs indifférents. En cause: l’augmentation du nombre d’éléments étrangers à partir de la saison 2022-2023. Le Valaisan Arnaud Jacquemet a accepté de donner son avis sur la question.

En hockey sur glace, les clubs de National League ont pris leur destin en main l’année dernière en constituant une SA, société anonyme. Ils ont profité de cette opération juridique pour s’affranchir quelque peu de la Fédération et prendre des décisions qui suscitent la controverse. Principale source de discorde en ce début d’année 2021 : l’augmentation annoncée du nombre de joueurs étrangers (de 4 à 7) par club à partir de la saison 2022-2023.
« Les clubs sont nos employeurs. Ce sont des entreprises qui doivent agir selon leurs propres intérêts. » Arnaud Jacquemet, défenseur de Genève-Servette
La fédération suisse de hockey sur glace (SIHF) s’est jointe au concert de critiques, tout comme le sélectionneur de l’équipe nationale Patrick Fischer et quelques stars helvétiques de NHL. Ces prises de position vont dans le même sens que celle de l’association suisse des joueurs professionnels (SIHPU). Tout ce petit monde voit la possibilité d’aligner sept hockeyeurs étrangers comme un affront à la pyramide de formation helvétique. La place de la relève serait remise en question, tout comme la motivation des jeunes athlètes à s’investir en sachant que les places deviendront encore plus chères qu’avant.
Les joueurs veulent se faire entendre
Un questionnaire anonyme a été envoyé à environ 300 hockeyeurs helvétiques. Le taux de réponse s’élève à plus de 80%. Le Valaisan de Genève-Servette, Arnaud Jacquemet, fait partie de ceux qui ont accepté à la fois de répondre à ce questionnaire et d’en parler publiquement. « Oui j’y ai répondu, l’association des joueurs est jeune mais elle veut avoir son mot à dire », souffle le défenseur de l’équipe genevoise. « Je comprend aussi les joueurs qui n’ont pas souhaité s’exprimer sur la question. Les clubs sont nos employeurs. Ce sont des entreprises qui doivent agir selon leurs propres intérêts. Il faut trouver un juste milieu. »
« Je veux juste m’assurer que les jeunes de ce pays puissent avoir les mêmes opportunités que les joueurs de ma génération. » Arnaud Jacquemet, défenseur de Genève-Servette
Masse salariale trop élevée
Avant la pandémie, le thème était déjà présent. Certains clubs de National League vivent au-dessus de leurs moyens. La crise sanitaire et donc financière n’a fait que confirmer ce constat. Le nombre de licences étrangères étant limité, cela donne la possibilité aux joueurs suisses (très convoités) de négocier leur salaire à la hausse. « On a vu que ces dernières années les salaires ont explosé, admet Arnaud Jacquemet, mais je ne sais pas si la solution proposée par la National League permettra de résoudre cette question. Ce n’est pas à moi de juger en somme. Je veux juste m’assurer que les jeunes de ce pays puissent avoir les mêmes opportunités que les joueurs de ma génération. »
S’il se soucie de l’avenir des jeunes hockeyeurs suisses, Arnaud Jacquemet a réglé la question de son propre futur à moyen terme. Il a signé la semaine dernière une prolongation de contrat de deux ans avec le club genevois. « Cela fait huit ans que je joue ici et cela fera 10 ans au terme de mon nouveau contrat. Avec ma famille, nous nous sentons très bien à Genève. C’est devenu notre deuxième maison. » Arnaud Jacquemet est épanoui au bout du Lac et ses performances suivent. « J’ai la chance de pouvoir évoluer avec Henrik Tömmernes, un des meilleurs défenseurs de la National League. Cela fait 4 ans que nous nous sommes trouvés et cela contribue à la régularité de mes performances. »
