Joël Schmied: «Dès le premier jour, Tramezzani m’a dit que je ne jouerai pas.»

L’heure de la reprise a enfin sonné pour le FC Sion. Septante-deux jours après la funeste soirée vécue face à Saint-Gall le 12 novembre dernier, le club valaisan reprend le championnat ce dimanche. Toujours à Tourbillon, il accueille Lugano dès 14h15 pour lancer un printemps qu’il espère être celui de tous les possibles. Toujours en course en Coupe de Suisse, à seulement cinq points de la deuxième place malgré son huitième rang provisoire, tous les espoirs lui sont aujourd’hui permis.

«La claque face à Saint-Gall nous a hanté puisque le coach a été viré à cause d’elle.» Joël Schmied

«J’ai hâte de recommencer», affirme le défenseur Joël Schmied. «La préparation a été bonne, le camp à Marbella s’est parfaitement déroulé donc on est prêts. Il faut que l’on montre une réaction par rapport à notre dernière sortie.» Il y a un peu plus de deux mois, le numéro 2 faisait partie des rares éléments de l’effectif sédunois à avoir assumé devant le public et face aux médias après le non-match vécu face aux Brodeurs. Il nous disait alors que ce lourd revers hanterait les esprits valaisans durant les vacances et cette longue trêve hivernale. «Cela a été le cas. Surtout que le coach a été viré à cause de cette rencontre-là. Maintenant, on a l’occasion de tourner la page. J’espère que dès la semaine prochaine, on parlera d’une belle prestation du FC Sion face à Lugano.»

Approche totalement différente

Cette deuxième phase de l’exercice démarre donc avec un nouveau maître à bord en la personne de Fabio Celestini, nommé pour succéder à Paolo Tramezzani. «Entre les deux, l’approche du football est totalement différente», reconnaît Joël Schmied. «En tant que professionnels, nous nous devons de nous adapter à cette nouvelle philosophie. Nous sommes payés, même bien payés, pour ça. Il faut que l’on reproduise en match les idées mises en place par l’entraîneur durant la semaine. J’espère que ce nouveau système, cette nouvelle manière de jouer, nous permettra de performer au meilleur niveau possible.»

«En tant que défenseur, j’espère avoir moins de travail désormais.» Joël Schmied

Le style Fabio Celestini n’est plus à prouver. Depuis son intronisation, l’ex-coach de Lausanne, Lugano et Lucerne n’a cesser de répéter sa volonté de voir son équipe dominer l’adversaire, proposer du jeu et se montrer offensive. «En tant que défenseur, j’espère avoir moins de travail désormais», se marre Joël Schmied. «Plus sérieusement, je préfère avoir la possession que le contraire. Le ballon doit être notre ami. Avoir le contrôle de celui-ci est bien plus facile que de courir derrière pendant nonante minutes. Dominer notre adversaire de cette manière est plus agréable que de se contenter de faire du kick and rush durant tout le match.»

Seulement quatre titularisations en seize journées

À l’entendre, le Bernois semble déjà séduit par la méthode de travail et la conception du jeu de son nouvel entraîneur. Il pourrait d’ailleurs bien être l’un des grands gagnants de la rocade opérée sur le banc de touche durant l’hiver, lui qui n’a été titularisé qu’à quatre reprises en championnat lors de la première partie de l’exercice. «J’espère changer de statut, c’est clair», avoue-t-il. «Avec Tramezzani, ça n’a pas toujours été facile pour moi. Il m’est même arrivé de ne pas être convoqué lorsqu’il est arrivé. Je pense avoir fait une bonne préparation sur le plan personnel. J’ai montré mes qualités au nouvel entraîneur donc on verra bien ce qu’il se passe ces prochains mois. Ce sera de toute manière à moi de livrer de bonnes performances chaque week-end.»

«Je me suis retrouvé dans une nouvelle situation, dans un nouveau club et avec un entraîneur qui n’était pas fait pour moi.» Joël Schmied

En l’absence du suspendu Nathanaël Saintini, Joël Schmied devrait avoir une première occasion de s’illustrer sous l’égide de Fabio Celestini ce dimanche. S’il veut aujourd’hui faire table rase du passé, le défenseur se souvient de ses premiers contacts compliqués avec Paolo Tramezzani. «Lorsqu’il est arrivé, on était dans la m**** avec Marco Walker, l’entraîneur qui avait voulu me faire venir ici. Dès le premier jour, il m’a dit que je ne jouerai pas car il connaissait déjà une partie de l’équipe pour en être à son troisième passage ici. Mentalement, ce n’était pas facile. Je me retrouvais dans une nouvelle situation, dans un nouveau club et avec un entraîneur qui n’était pas fait pour moi. C’était la première fois que je vivais ce genre de situation. Jusque-là, partout où je suis passé, on comptait sur moi. La relation avec Tramezzani s’est quand même améliorée par la suite car à chaque fois que j’entrais ou que je jouais, je faisais de bonnes prestations.»

2023: son année?

Désormais, le numéro 2 ne regarde plus dans le rétroviseur. Ses yeux sont vissés sur l’avenir. Sur cette année 2023. Son année au FC Sion? «Je l’espère», rigole-t-il humblement. «Mais pas seulement la mienne, celle de tout le club. On veut tous aller chercher la Coupe et on a la chance de ne pas être largués en championnat. L’objectif est de terminer le plus haut possible au classement. On va en tout cas se donner à fond sur ces deux tableaux.»

«Gagner contre Lugano peut être décisif pour la suite du printemps.»Joël Schmied

L’ancien défenseur-buteur du FC Vaduz se projette sur le rendez-vous de ce dimanche à Tourbillon. «Lugano est toujours une équipe difficile à manœuvrer. On compte sur Reto (ndlr: Ziegler) qui les connaît parfaitement pour nous aider à préparer cette rencontre. Gagner ce premier match peut être décisif pour la suite du printemps. On doit prouver à notre public et au président qu’on est bien là et que la défaite face à Saint-Gall était juste un gros accident de parcours.»