En signant chez Tudor, Simon Pellaud rentre à la maison : « J’espère que ça sera pour de bon »

Lorsqu’il part tenter sa chance outre-Atlantique, au team Illuminate en 2017, Simon Pellaud adopte une ligne claire, symbolisée dans la langue de Shakespeare par les mots « do it different ». Engagé comme stagiaire dès 2014, par l’ancienne – la première – équipe IAM Cycling, le Martignerain avait gouté une première fois au plus haut niveau. Une fois cette aventure terminée en 2016, le résident de Chemin-Dessus a dû s’inventer un avenir, faire les choses différemment pour reprendre son mantra, sans jamais dévier de son rêve. Il voulait percer dans le vélo, qu’importent les défis. Et il n’a pas choisi la voie la plus simple. Existe-t-elle d’ailleurs ? Là où certains auraient abandonné, Simon Pellaud a persévéré. Avec des choix, éclairés ou imposés, il a toujours su rebondir.

« En cassant mon contrat chez Trek, j’ai prouvé que je restais fidèle à mes principes. C’est mon cœur qui a parlé ». Simon Pellaud

Un retour chez IAM Exclesior en 2019, une première signature en Italie au sein du team Androni puis la récompense, un contrat chez Trek-Segafredo pour la saison 2022. Cette dernière expérience ne s’est pas passée comme prévu, pour diverses raisons que le principal intéressé préfère ne plus évoquer. Oublier les échecs, reculer pour mieux sauter, les formules sont interchangeables mais le focus reste. En faisant les choses « différemment », Simon Pellaud a retrouvé un nouveau challenge. Surtout, il revient en Suisse. « Je rentre à la maison, confirme-t-il. Et j’espère que cette fois ça sera pour de bon. En cassant mon contrat chez Trek, j’ai prouvé que je restais fidèle à mes principes. C’est mon cœur qui a parlé ». 

Homme de contacts

En parallèle à ses multiples expériences à l’étranger, Simon Pellaud a toujours cultivé son amour du maillot national. Il a d’ailleurs parfaitement saisi les chances de briller avec le Team Swiss Cycling, invité sur le Tour de Suisse et le Tour de Romandie depuis plusieurs années en raison de l’absence d’une équipe helvétique au plus haut niveau. « Swiss Cycling a sauvé ma carrière », lance-t-il sans détour. En montrant le maillot – et en obtenant des résultats – le Martignerain a continué d’échanger avec les autres coureurs, avec les directeurs sportifs et autres membres du staff.

« À titre personnel, je veux revenir à mon meilleur niveau, même progresser car le cyclisme continuer d’évoluer. » Simon Pellaud

Sa signature chez Tudor, il la doit donc au réseautage, entre autres. « C’est une équipe qui existait déjà au niveau espoir et continental. Je l’ai toujours suivie et j’ai toujours voulu en faire partie, en raison de sa philosophie. » L’humain au centre. En parfait polyglotte, celui qui partage sa vie entre le Valais et la Colombie, estime que son profil s’adaptera pleinement à sa nouvelle réalité. « Je suis sociable, j’ai de l'expérience. Ces sont des choses que je pourrais apporter à l’équipe, qui sera très jeune. À titre personnel, je veux revenir à mon meilleur niveau, même progresser car le cyclisme continuer d’évoluer. »

Boucler la boucle

Lors de notre entretien, Simon Pellaud n’avait pas fait le rapprochement mais quand on le lance sur ses débuts chez IAM et sur ce retour au pays, il valide le sentiment d’avoir bouclé quelque-chose. « Je n’y avais pas pensé mais on peut voir les choses comme ça. Je reste un explorateur du vélo mais c’est clair qu’en revenant en Suisse, avec une équipe dont le siège est à Genève, je retrouve quelque chose de similaire à mes premières années. »

« J’aurai toujours besoin de bouger et de casser ma routine mais mes points d’ancrage sont aussi importants. » Simon Pellaud

Aspect non-négligeable, le Martignerain retrouvera aussi de la stabilité, sportive et financière. « Chez Trek, j’étais indépendant et là je suis de nouveau employé, avec toutes les protections que cela comporte. J’aurai toujours besoin de bouger et de casser ma routine mais mes points d’ancrage sont aussi importants. Je pense pouvoir rapidement trouver mon équilibre chez Tudor. »