Bastien Dayer part pour une dernière danse
Les spécialistes de télémark ont navigué, comme d’autres, au rythme des annulations depuis le début de l’hiver. La semaine prochaine, ils lanceront enfin leur saison de Coupe du monde. Pour Bastien Dayer, ça ressemblera à une grande tournée d’adieu.

Bastien Dayer l’avait déjà annoncé. Il tirera sa révérence à Thyon, à la maison, lors des championnats suisses. Avant cela, il disputera donc un dernier exercice complet. Les émotions seront sans doute très fortes lors de chaque course mais pour l’instant le calme règne. D’autant que Bastien Dayer sort de deux hivers très réussis. « Je suis serein, affirme-t-il. Il y a deux saisons je n’avais jamais gagné le général de la Coupe du monde, ni le titre individuel aux Mondiaux. Cette année, l’état d’esprit est totalement différent. »
« Quand on est au départ d’une course avec un dossard, on est là pour gagner. » Bastien Dayer
Au sommet de son art, le Valaisan s’attend à vivre un exercice normal. Il pensera à sa retraite au printemps. « Tous les indicateurs sont au vert. Je me sens vraiment très en forme. Il faudra juste gérer les efforts sur la durée et éviter les pépins physiques mais si tout est réuni, je m’attends à avoir du succès. Quand on est au départ d’une course avec un dossard, on est là pour gagner. »
Pousser les autres
Confiant, toujours ambitieux, Bastien Dayer voudra aussi se faire plaisir. Rester fidèle, en somme, à l’esprit du télémark. « Mon objectif précis, c’est d’apprécier vraiment chaque moment de la saison. Avec ce qu’on a vécu ces dernières années, on se rend compte que ça devient compliqué d’apprécier les bonnes choses. L’autre challenge personnel c’est d’encadrer les jeunes. » La relève, bien présente malgré le relatif anonymat de ce sport, représente une vraie source de motivation pour le futur retraité.
« Le plus important c’est de penser à la trace qu’on laisse. » Bastien Dayer
« Le plus impressionnant c’est de se dire que certains jeunes sont nés la même année que mes débuts en Coupe du monde. Et qu’ils seront au départ. Le plus important c’est de penser à la trace qu’on laisse. Pour pouvoir garder une équipe de Suisse sereine, pour garder et transmettre le savoir faire aux générations futures. »
Bastien Dayer tirera sa révérence après 19 saisons de Coupe du monde. Plus de la moitié de sa vie a été consacrée au télémark. Le fait de quitter le circuit laissera un grand vide mais si les opportunités se présentent le Valaisan reviendra d’une manière ou d’une autre. Encore aujourd’hui, il profite des échanges avec la nouvelle génération et il compte bien leur rendre la pareille.
Prêt pour le feu d’artifice
Les reports et annulations ont été digérés. Le début de la saison approche et pour Bastien Dayer, toujours autant déterminé et méticuleux, ça sera l’occasion de confirmer le travail accompli. « Hormis ces derniers jours à l’approche des fêtes, nos conditions d’entraînement ont été très bonnes, tant lors des camps sur les glaciers, que lors de nos passages en Autriche et en Italie. » La préparation, sa dernière, s’est donc passée sans accroc. Ne lui reste plus qu’à profiter de toutes ses dernières. « On organise justement les championnats suisses à Thyon le 31 mars et le 1er avril pour faire une belle fête d’adieu. » Avant cela, il y aura encore les Championnats du monde en Suisse et une saison entière à disputer.
Retrouvez ci-dessous un large extrait de l’interview en compagnie de Bastien Dayer
